Ce qu’il faut retenir du champagne grande sendrée 2010

23/10/2025

La Grande Sendrée 2010 n’est pas simplement une cuvée de champagne parmi d’autres. Elle incarne une trajectoire singulière, le fruit d’un héritage familial tenace et d’un savoir-faire affiné à travers les décennies. Laissez-vous guider à travers l’histoire du domaine Drappier et les caractéristiques marquantes de ce millésime, qui a su s’imposer comme une référence pour les amateurs de fines bulles.

L’histoire du domaine

Au commencement, il y a Urville, village discret mais ancré dans la géographie champenoise. La famille Drappier s’y installe en 1808, portée par la ténacité de François Drappier, qui affronte les incertitudes du XIXe siècle. Les années passent, les crises se succèdent, mais le domaine résiste. Au fil du temps, Georges Collot fait un pari audacieux en plantant du pinot noir dans les années 1930. Ce choix n’est pas neutre : il dessine en profondeur le caractère des vins Drappier.

1952 marque un tournant avec la naissance de la Carte d’Or, reconnaissable à son étiquette jaune éclatante. Sa composition, très majoritairement axée sur le pinot noir, mérite d’être détaillée :

  • 90 % de pinot noir,
  • 5 % de pinot meunier,
  • 5 % de chardonnay.

Le cœur du domaine bat dans les caves voûtées du XIIe siècle, vestiges cisterciens de Clairvaux. Repris en 1979 par Michel Drappier, l’exploitation perpétue la tradition, chaque génération y déposant sa signature. Les vignes s’étirent autour d’Urville, mais le domaine se nourrit aussi des villages mythiques : Bouzy, Ambonnay, Reims pour le pinot, Cramant et l’Aube pour le chardonnay. Cette diversité nourrit la singularité de la maison.

Les vins

La gamme Drappier débute avec un Zéro Dosage, dont l’intensité aromatique séduit d’emblée, même si son effervescence prononcée peut parfois changer la perception. À l’opposé, la Carte d’Or s’impose avec son équilibre et sa rondeur, fidèle à la constance recherchée d’un brut sans année. Avec Clarevallis, la finale s’étire, tendue, minérale : une autre illustration du style Drappier.

Au-delà, le rosé brille par sa finesse, équilibrant structure et légèreté. Plus confidentiel, le coteaux-champenois dévoile un profil surprenant : attaque aimable, mais une rigueur finale qui ne laisse personne indifférent.

C’est sur ce socle que s’impose la grande sendree 2010, cuvée élaborée avec patience et vigilance, qui ne se contente pas de surfer sur la réputation maison : elle affirme un style.

Ce qu’il faut savoir sur le champagne Grande Sendrée 2010

Pour distinguer la Grande Sendrée 2010, plusieurs éléments décisifs retiennent l’attention :

Le vin

L’assemblage provient de vieilles parcelles ancrées sur un sol calcaire, les « crayots », hérités des reliefs jurassiques. Un détail d’histoire leur donne ce nom : après l’incendie qui détruit Urville en 1836, une erreur sur le registre cadastral laisse mi-gravé le nom de Grande Sendrée. Depuis, il accompagne chaque millésime du lieu-dit.

Présenté dans un élégant flacon à la reprise Louis XV, ce champagne émane directement de vignes conduites sans chimie lourde, fidèles à la démarche biologique et durable défendue par la famille.

Vinification et élevage

Issue uniquement du premier pressurage, la Grande Sendrée 2010 subit une vinification verticale, par gravité, qui évite tout stress inutile au jus. 35 % des vins sont ensuite élevés en foudres, ce qui favorise la complexité et la profondeur en bouche. Le dosage, retenu à 5,5 g/l, ponctue la personnalité de la cuvée, ni envahissante ni absente.

L’aptitude à la garde n’est pas un vain mot ici : sept ans en cave ne semblent pas lui faire peur. Quant à la liqueur de dosage, elle passe quinze ans en fûts anciens avant d’aller parfaire l’équilibre de chaque bouteille. Un parti pris d’artisan plus que de négociant, qui pèse sur la finesse du résultat.

Assemblage

Équilibre, là aussi. Le pinot noir domine (55 %), secondé par le chardonnay (45 %). Ce mariage façonne la trame du millésime, lui donnant force, longueur, et éclat discret.

Dégustation

Le style Grande Sendrée ne laisse jamais indifférent. Au nez, la complexité s’impose immédiatement : on perçoit la cire d’abeille, le miel, la pâte d’amande, l’acacia. En bouche, le vin gagne en volume sans lourdeur, alignant l’aubépine, les fruits rouges confits, une note minérale et cette persistance délicate qui signe les grandes bouteilles.

Accords mets et vins

Champagne de réception mais pas seulement, la Grande Sendrée 2010 accompagne volontiers les plats suivants :

  • Fromages de belle maturation, tel un comté d’alpage qu’on laisse vieillir au moins dix-huit mois,
  • Viandes nobles, à l’image d’une volaille de Bresse truffée crèmeuse,
  • Poissons travaillés, comme un turbot nappé de sauce hollandaise, ou un carpaccio de Saint-Jacques servi en rafraîchissement.

Service

Pour révéler toute la palette aromatique, le service à 8 °C s’impose. Ce simple détail dynamise chaque verre et permet aux saveurs de s’épanouir sans se heurter.

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

Bouteille après bouteille, la Grande Sendrée 2010 trace sa route en toute discrétion, sans dogme ni tapage. Une empreinte singulière : ce genre de champagne dont on se souvient longtemps, même quand le bouchon a sauté depuis des lustres.

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